Par Moncef Kamoun*
Une interview de l’ancien président Moncef Marzouki effectuée par Jules Crétois, journaliste est parue sur Jeune Afrique.
L’ex-président n’a pas raté encore une fois l’occasion pour cacher la vérité.
Concernant sa position envers la Syrie il a dit : « Il faut soutenir le peuple syrien, mais ne pas armer l’opposition et ne pas favoriser l’intervention des grandes puissances c’était la seule position politique et éthique possible »
Alors que la vérité est toute autre, en effet 40 jours après sa nomination en tant que président de la République, Moncef Marzouki décide de fermer notre ambassade en Syrie et de rapatrier le personnel sans même avoir discuté avec les concernés et sans prendre les mesures adéquates pour les 2.200 Tunisiens totalement intégrés dans ce pays frère. 3 jours après il annonce la tenue en Tunisie de la première conférence internationale des « amis de la Syrie » qui sont cinq organisations internationales, et une soixantaine de pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne dont l’historique confirme qu’elles ont un soutien sans faille à la rébellion en Syrie dont le but de détrôner Bachar El Assad.
Il a dit aussi : « Nous avons écrit en trois ans une des plus belles Constitutions au monde »
La vérité est toute autre : le projet de Constitution présenté par le Conseil National Constitutionnel en juin 2013 une année après le délai qui lui était fixé a été revu et corrigé par l’opposition.
Il dit enfin et surtout « à mon sens, nos trois années ont été un succès »
La vérité est bien entendu toute autre : Par manque de compétences et de mauvaise gouvernance, les gouvernements mis en place pendant ces 3 ans ont commis des gaffes qui ont conduit à une très mauvaise situation économique, une accentuation du chômage et une situation d’insécurité totale.
Je ne vais pas pouvoir énumérer toutes les erreurs commises par ces gouvernements, je vais me contenter de passer en revue celles qui me semblent les plus graves et qui ont suscité le plus de réactions négatives.
• Le lundi noir des blessés à l’avenue Bourguiba
De manifestants s’étaient rassemblés le 9 avril 2012 pour commémorer le jour des martyrs à la mémoire des victimes de la répression en 1938 par l’armée française, des heurts ont éclaté entre policiers et des personnes hostiles au gouvernement qui tentaient de manifester sur l’avenue Habib Bourguiba interdite pour la première fois de son histoire à tous les rassemblements.
Les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants.
• la honte Nationale pour les droits de l’homme
Le 24 juin 2012, Baghdadi Mahmoudi, ancien premier ministre libyen a été extradé vers la Libye.Ceci est contraire à tous les principes les plus élémentaires des droits de l’homme et une humiliation pour tout le peuple tunisien. Une honte surtout que le président de la République est un ex-militant des droits de l’homme.
• l’attaque de l’Ambassade Américaine
Deux jours après l’assassinat le 11 septembre 2012 de Christopher Stevens, ambassadeur américain en Libye, des centaines de salafistes sortis de la mosquée El Fath après la prière du vendredi sont allés à pied à l’ambassade des Etats Unis, soit un parcours de douze kilomètres, et ont pu atteindre leur but et baisser le drapeau américain pour monter le drapeau noir des Islamistes ceci avant de pénétrer de force dans l’enceinte de l’ambassade et mettre le feu au bâtiment.
• Le premier assassinat politique après Hedi Chaker en 1953
A peine dix mois après la prise du pouvoir le pays vit son premier assassinat politique, 60 ans après celui de Hedi Chaker. En octobre 2012 Lotfi Nagh le président régional de l’Union Tunisienne pour l’Agriculture et la Pêche a été tué sur son lieu de travail par lynchage laissant derrière lui six orphelins et leur maman.
• la marche pour la dignité à Siliana
Le 28 novembre 2012 les habitants de Siliana quittent leur ville pour une marche symbolique de 137 km. La ville a été depuis ce jour le théâtre d’un drame à huis clos, marqué par de violents affrontements entre les forces de l’ordre et des citoyens ayant fait plus de deux cents blessés. Ces événements sont survenus en raison du mécontentement social, dans une région souvent maintenue à l’écart du développement et des investissements publics conséquents.
• L’attaque du siège de l’UGTT
Le siège de l’UGTT à Tunis a été attaqué le mardi 4 décembre lors de la commémoration du 60e anniversaire de l’assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached, Les membres de l’UGTT affirment avoir été pris à partie par les milices de la Ligue de protection de la révolution.
• La journée du deuil national
Chokri Belaïd a été assassiné par balles le 6 février 2013 alors qu’il sortait de son domicile.
Ce meurtre déclenche de nombreuses manifestations dans tout le pays en signe de protestation contre cet assassinat.
• La journée nationale de la colère
Le 25 juillet 2013, Mohamed Brahmi a été assassiné par deux hommes, devant son domicile à la cité El Ghazala, sous les yeux de sa famille et le 26 juillet, des centaines de manifestants demandent le départ du gouvernement.
L’assassinat fait par ailleurs l’objet de plusieurs réactions internationales.
Mensonge, voici ta vérité
Il est temps que Marzouki cesse d’user de mensonges et de pervertir la réalité pour servir son ambition dévorante du pouvoir, car aujourd’hui, cette arme est enrayée, le peuple n’étant plus dupe.
*M.K Architecte