Quand les journalistes sont la cible du terrorisme

L’information indiquant l’exécution de Sofiène Chourabi et Nédhir Guetari, par la branche libyenne de l’Etat islamique est aujourd’hui démentie par les autorités tunisiennes, selon des sources, dignes de confiance du côté libyen. Cependant, ce démenti ne doit en aucun cas nous faire oublier nos collègues, retenus en otage en Libye, depuis septembre dernier. Car, au regard de ce qui se passe, un peu partout dans le monde, les journalistes demeurent une cible de prédilection des fous d’Allah.

L’annonce de la mort de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari, par l’Agence France Presse, a boosté les réactions de tous : Journalistes certes mais surtout officiels. Car, depuis leur enlèvement, le 7 septembre dernier, en Libye, aucune information ou presque n’a circulé. On ne savait pas où ils se trouvaient, ni par qui ils étaient kidnappés, ni encore moins, quelles sont les demandes de leur ravisseur.  Les craintes sont montées d’un cran, d’autant plus que la veille de cette annonce, 10 journalistes français, de l’hebdomadaire Charlie hebdo, ont trouvé la mort, suite à un attentat au kalachnikov, au sein même de leur rédaction. Le 7 janvier restera une date noire, pour les médias du monde entier.  Il a fallu une annonce relayée par un média étranger, pour que s’organise une grande mobilisation de soutien à Chourabi et Ktari ainsi qu’à leurs familles, sans nouvelles de leurs enfants depuis au moins 4 mois.

En effet, dès l’annonce de leur exécution, les journalistes ont afflué spontanément, au siège du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), à la recherche, surtout, d’une vérification de l’information, priant pour que ce soit de l‘intox.L’annonce de la mort de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari, par l’Agence France Presse, a boosté les réactions de tous : Journalistes certes mais surtout officiels. Car, depuis leur enlèvement, le 7 septembre dernier, en Libye, aucune information ou presque n’a circulé. On ne savait pas où ils se trouvaient, ni par qui ils étaient kidnappés, ni encore moins, quelles sont les demandes de leur ravisseur.  Les craintes sont montées d’un cran, d’autant plus que la veille de cette annonce, 10 journalistes français, de l’hebdomadaire Charlie hebdo, ont trouvé la mort, suite à un attentat au kalachnikov, au sein même de leur rédaction. Le 7 janvier restera une date noire, pour les médias du monde entier.  Il a fallu une annonce relayée par un média étranger, pour que s’organise une grande mobilisation de soutien à Chourabi et Ktari ainsi qu’à leurs familles, sans nouvelles de leurs enfants depuis au moins 4 mois.

Force est de reconnaitre que les journalistes étaient en colère. A leur sens, les autorités n’ont pas déployé les efforts nécessaires pour retrouver les deux otages.

L’annonce de leur exécution par une branche de l’Etat Islamique a donné l’alerte. La cellule de crise s’est réunie, a essayé par tous les moyens de vérifier l’information, tout comme le syndicat d’ailleurs. Une information qui, heureusement, a été démentie, par tous, jusque-là.  Et pour que nos collègues ne tombent pas dans l’oubli, le SNJT a appelé à un sit-in de soutien. Une manifestation, au cœur du centre ville, devant le Théâtre municipal, où des centaines de journalistes se sont rassemblés pour témoigner de leur soutien aux deux collègues retenus en otage en Libye. « Sofiène et Nedhir libres, Nous sommes tous Charlie,  nous sommes tous Sofiène et Nedhir » ont scandé les manifestants.  Car, la manifestation ne s’est pas limitée à exprimer le soutien à nos deux collègues retenus en otage, en Libye. Bien au contraire, les manifestants ont également témoigné de leur soutien à nos confrères assassinés par des fous d’Allah, à Paris, en pleine réunion de rédaction, avec une ferme condamnation du terrorisme. Un terrorisme aveugle qui n’a pas de nationalité, ni de couleur.

Le rassemblement a vu la participation  de figures politique et de la société civile. Tous se sont mobilisés certes pour la cause des journalistes tunisiens, otages, depuis quatre mois, mais aussi et surtout, pour dénoncer les actes terroristes et autres menaces à l’encontre des journalistes. En effet, la liberté d’expression et de presse est aujourd’hui, plus que jamais menacée par un terrorisme, dont le seul objectif est de faire taire toutes les voix libres. En tout état de cause, l’attentat contre le journal satirique « Charlie Hebdo » et plus particulièrement l’hypothèse de l’exécution des deux journalistes tunisiens ont provoqué un véritable sursaut.

Ce début d’année 2015 restera une date noire pour les médias du monde entier. Car, au nom d’Allah, et de l’intolérance, dix sept personnes ont été tuées en France, dont 10 journalistes et trois tunisiens deux d’entre eux dans la prise d’otages dans l’hypercentre casher à Paris. En Tunisie nous ne sommes pas à l’abri non plus. En effet, la menace terroriste contre les journalistes a été lancée depuis quelques temps. D’ailleurs, plusieurs de nos confrères vivent, sous protection policière. Il s’agit notamment de Sofiène Ben Hmida, Sofiène Ben Farhat, Naoufel Ouertani, …..des menaces qui viennent d’être renouvelées avec force par Kamel Zarrouk, le numéro deux d’Ansar Chariâa,  à l’encontre de Naoufel Ouertani et Moez Ben Gharbia pour leur soutien au journal satirique français Charlie Hebdo.

Les journalistes ne céderont pas à la peur

Les journalistes tunisiens, à l’instar de leurs collègues dans le monde ont clamé haut et fort leur  attachement à la liberté d’expression. Car, « les journalistes inventent leur chemin chaque jour, heure par heure, tout au long de l’année, souvent en tâtonnant. Inutile de croire qu’ils ont toujours raison, qu’ils y voient toujours clair. Ils n’incarnent pas des libertés toutes faites, préexistantes, de pensée ou d’expression, qu’il suffirait de laisser parler, comme des principes divins, des réalités surhumaines. Ils les font exister, comme ils peuvent, au jour le jour, à coups de crayon, de titres, de phrases. En prenant le risque de se tromper », écrivait un journal français, au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo.

Au bout du compte, les journalistes continueront à utiliser les mots, l’image, la photo, les dessins, les infos, les idées, et à exercer leur liberté d’expression.   Ils continueront à faire leur métier, à analyser et  à écrire. N’en déplaise à certains. Ils continueront même à mourir, au nom de cette liberté. Ils ne cèderont pas à la volonté de ceux qui veulent les assassiner pour les faire taire. Plusieurs journalistes dans le monde sont morts pour défendre ce droit. Ils sont morts en Irak, en Syrie, en Libye, et dans d’autres pays où, au nom d’Allah, les djihadistes croient avoir un droit de vie et de mort. Les journalistes tunisiens, tout comme leurs collègues ailleurs dans le monde, continueront à se battre. Ils continueront à mettre en œuvre cette liberté en dépit de toutes les menaces. Des menaces qu’il ne faut tout même pas occulter et qu’il faudrait prendre au sérieux. la vigilance est, et doit être, toujours de mise.

Nada Fatnassi

 

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