Après la timide hausse constatée en octobre dernier, les réserves en devises sont reparties à la baisse selon les derniers chiffres de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Elles se situent, désormais à 78 jours d’importation, soit l’équivalant de 12 690 millions de dinars. En octobre dernier, les réserves étaient de 83 jours d’importation.
Rien ne semble pouvoir renflouer les caisses de la BCT, et ce malgré la hausse des revenus touristiques qui ont atteint 3,25 milliards de dinars jusqu’en octobre dernier. Pourtant, le gouvernement avait désespérément misé sur ces recettes pour remplir ses réserves en devises. Il a également misé sur les emprunts extérieurs, notamment ceux du Fonds Monétaire International (FMI) et des marchés financiers. Ces derniers ont accordé 500 millions d’euros à la Tunisie. Un « exploit » que le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, et le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi, ont fièrement exhibé. Pourtant, ils devaient pertinemment savoir que l’endettement, malgré les entrées en devises qu’il génère, ne constitue qu’une solution sans lendemain, étant donné qu’un jour ou l’autre, il va falloir commencer à rembourser… en devises.
Côte BCT, on explique cette baisse des réserves en devises par le déficit de la balance commerciale qui a dépassé les 10 milliards de dinars (8,2% du PIB). Plus que des recettes touristiques ou des emprunts, c’est sur les exportations qu’il faut miser, et à ce niveau, la Tunisie ne manque pas d’atouts : huile d’olive, dattes, agrumes, etc, et c’est sans oublier l’industrie du textile et celles des phosphates. Pour ce dernier secteur, la production peine à décoller pour retrouver son niveau de 2010 en raison des blocages et des protestations sociales. En d’autres termes, pour pouvoir reconstituer les réserves en devises et permettre à l’économie de re-décoller, c’est sur les facteurs internes qu’il va falloir miser, et nombreux sont les économistes à l’avoir souligné.