Le président de la République, Kaïs Saïed, a fini par réagir tant l’affaire est grotesque et qu’elle a suscité une polémique dont il n’avait pas besoin. Saïed a en effet ordonné, samedi 6 août 2022, le retrait du poster géant à son effigie placardé sur le minaret d’une mosquée située à Sidi Ali Ben Aoun, une localité de Sidi Bouzid dans le centre-ouest de la Tunisie.
C’est le gouvernorat de Sidi Bouzid qui en a fait l’annonce tout en précisant que le chef de l’Etat a exprimé son rejet de toute personnification du pouvoir. L’on est en droit de s’interroger ici pourquoi les autorités régionales n’avaient pas réagi indépendamment et avant cet ordre du président de la République surtout que cette photo a provoqué une énorme polémique sur les réseaux sociaux. Certains sont allés jusqu’à dénoncer un retour aux pratiques novembristes du temps de Ben Ali. Il faut reconnaître que cela n’est pas le cas de nos jours.
Plus encore, l’Association du festival de Sidi Ali Ben Aoun avait nié toute responsabilité dans l’affichage de ce poster du président assurant qu’elle n’avait aucun contrôle sur la mosquée édifiée sur la place ou se déroulait le festival.
Saïed a démis le délégué de Sidi Ali Ben Aoun, certes il est directement concerné par cette affaire territorialement mais la responsabilité première incombait au gouverneur premier responsable de toute la région.
Alors, pourquoi le gouverneur n’avait pas réagi tout seul et ordonné lui-même son retrait ?
Ne cherchons pas à comprendre.