Au 27 juin 2025, les barrages tunisiens affichaient un taux de remplissage moyen de 38,1 %, une progression sensible par rapport à l’année précédente à la même période, où ce taux ne dépassait pas les 10,7 %. Cette amélioration, révélée par le dernier rapport de l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI), intervient dans un contexte hydrique toujours sous tension.
Les réserves totales en eau ont atteint 902 millions de mètres cubes, un chiffre en légère hausse de 6 % par rapport à la moyenne des trois dernières années (850,3 millions de m³). Bien que cette évolution témoigne d’un apport pluviométrique plus favorable, les capacités des infrastructures hydrauliques restent encore loin d’être pleinement exploitées.
La répartition géographique de ces ressources montre des écarts notables. Le Nord du pays concentre l’essentiel des volumes stockés, avec 826,4 millions de m³, soit un taux de remplissage de 44,5 %. Cette performance est en partie attribuée à une meilleure répartition des précipitations et à un écoulement plus régulier depuis le début de la saison hydrologique, le 1er septembre 2024.
À l’inverse, les régions du Centre et du Cap-Bon présentent des niveaux nettement inférieurs. Le Centre n’enregistre que 12,9 % de remplissage (58,2 millions de m³), tandis que le Cap-Bon plafonne à 28 % (17,2 millions de m³). Ces faibles niveaux préoccupent les autorités locales, notamment en raison de leur impact sur l’agriculture et l’approvisionnement en eau durant l’été.
Sur le plan des apports, la saison hydrologique en cours a généré un cumul de 965,9 millions de m³ jusqu’au 26 juin 2025, soit une augmentation de 48 % par rapport à la période précédente. Pour la seule journée du 27 juin, 0,230 million de m³ d’eau ont été captés, majoritairement dans les barrages du Nord, tandis que la consommation totale sur la même journée a été estimée à 2,388 millions de m³.
Malgré cette embellie, les disparités régionales et la consommation élevée rappellent la nécessité d’une gestion plus rigoureuse et durable des ressources en eau. Les autorités appellent à renforcer l’interconnexion entre barrages, à promouvoir la réutilisation des eaux traitées et à encourager des comportements économes en eau, notamment dans les zones les plus exposées au stress hydrique.
La situation actuelle, bien qu’en amélioration, demeure fragile. À l’approche des fortes chaleurs estivales, la Tunisie reste confrontée à des défis majeurs en matière de sécurité hydrique, nécessitant des efforts continus d’adaptation et de planification stratégique face au changement climatique et à la croissance de la demande.