Alors que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique exclut toute éventualité d’une année blanche, l’Union des enseignants chercheurs tunisiens (Ijaba) a remis au goût du jour cette possibilité par la voix de son coordinateur général, Najmeddine Jouida.
« L’Etat se dirige vers une année blanche et nous n’en assumerons pas la responsabilité », a-t-il lâché dans Midi Show ce jeudi 17 mai 2018, considérant que la menace de bloquer les salaires des enseignants, brandie par l’autorité de tutelle, est illégale. « Nous n’avons pas suspendu les cours. Le blocage des examens ne justifie pas le blocage total des salaires. Les autorités veulent nous affamer ! », a-t-il déclaré.
Dans ce même contexte, le coordinateur général de Ijaba rappelle que les salaires des enseignants-chercheurs ne vont pas de pair avec le niveau académique, sachant, dit-il, que les salaires ont augmenté dans d’autres secteurs dans lesquels « les travailleurs n’ont pas de niveau scientifique ». « Le dégradation du pouvoir d’achat des professeurs a poussé un bon nombre d’entre-eux à quitter le pays », a-t-il soutenu, affirmant que la recherche scientifique est quasiment à l’arrêt dans les universités tunisiennes.
Le coordinateur général d’Ijaba déplore, par ailleurs, la manière avec laquelle l’autorité de tutelle traite les revendications syndicales. « C’est comme si les trois présidences [de l’ARP, de la République et du gouvernement] assistaient à un match de football uniquement pour regarder les scènes de violence sans nous exprimer leur solidarité », a-t-il encore dit.