Près de trois quarts des apiculteurs tunisiens, soit 75%, sont victimes du changement climatique. En effet, ces dernières années, ils ont subi un échaudage de leur production de miel. C’est l’alarme qu’a lancée l’ingénieur en chef de l’Office de l’élevage et des pâturages (Oep), Hassène Ben Salem, lors d’un séminaire intitulé « Le secteur apicole en Tunisie : importance économique et environnementale face au changement climatique ».
Un secteur en danger : parasites, maladies et pesticides
Organisé à l’occasion de la Journée mondiale de l’abeille, ce séminaire a permis de mettre en lumière les défis auxquels ce secteur crucial est confronté. En effet, la production nationale moyenne de miel n’a pas dépassé 4 kilogrammes par ruche ces dernières années, en raison des vagues de chaleur caniculaires qui dévastent le pays.
L’ingénieur a souligné la vulnérabilité des abeilles face aux bouleversements climatiques. En effet, ces insectes pollinisateurs, essentiels à la biodiversité et à la sécurité alimentaire, voient leur cycle de vie perturbé par les variations de température et les sécheresses. La floraison, source de leur nourriture, est de plus en plus irrégulière, ce qui met en péril leur survie et leur capacité à produire du miel.
Outre le changement climatique, nos abeilles font face à d’autres menaces majeures. Les parasites et les maladies invasives, tels que le varroa destructor, déciment les colonies d’abeilles. L’utilisation intensive de pesticides par l’agriculture constitue également un danger important pour ces insectes fragiles. Ces produits chimiques, nocifs pour la biodiversité, contaminent le nectar et le pollen, sources de nourriture des abeilles, et les empoisonnent.
L’apiculture : un pilier de l’agriculture tunisienne
Malgré ces défis, l’avenir de l’apiculture tunisienne n’est pas sombre. Un plan d’investissement ambitieux est en cours d’élaboration pour renforcer la compétitivité de la chaîne de valeur apicole. Ce plan, qui sera accompagné d’un Livre blanc, de fiches d’actions et de recommandations sur les réformes nécessaires, vise à moderniser le secteur, à améliorer les techniques de production et à protéger les abeilles des menaces qui pèsent sur elles.
En Tunisie, l’apiculture n’est pas seulement une activité économique, c’est aussi un pilier de l’agriculture. Grâce à la pollinisation, les abeilles contribuent à la lutte contre la perte de terres, la désertification, la déforestation et le manque de ressources en eau. Leur rôle est donc crucial pour la préservation de l’environnement et la sécurité alimentaire du pays.
Urgence apicole en Tunisie : La production de miel chute pour les trois quarts des apiculteurs
A closeup shot of a bee flying to pollinate white flowers