Le procès était devenu emblématique de l’érosion de la liberté de la presse en Turquie. Un tribunal turc a condamné, mercredi 25 avril 2018, à des peines de prison, plusieurs collaborateurs du quotidien d’opposition turc « Cumhuriyet », reconnus coupables d’avoir aidé des organisations «terroristes ».
Dans le détail, 13 collaborateurs de Cumhuriyet, qui comparaissaient libres, ont été condamnés à diverses peines de prison, allant de deux à huit années de détention. Parmi eux, figurent le rédacteur en chef du journal, Murat Sabuncu et le journaliste d’investigation, Ahmet Sik, qui se sont vu infliger une peine de sept ans et demi de prison. Le patron du journal, Akin Atalay, qui comparaissait en détention préventive, a quant à lui été condamné à plus de huit ans de prison. Trois journalistes ont, en revanche, été acquittés.
Les journalistes condamnés ne seront pas écroués en attendant la procédure d’appel, ayant déjà bénéficié au cours du procès d’une mesure de remise en liberté conditionnelle. Lors de l’audience de mercredi, les journalistes jugés et leurs avocats avaient réclamé leur acquittement. «Vous aurez honte devant l’Histoire », a titré Cumhuriyet sur son site après l’annonce des peines dans la soirée.
Les collaborateurs du journal étaient notamment accusés d’avoir collaboré avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué de juillet 2016, ce que dément l’intéressé. Ce quotidien farouchement critique du président Recep Tayyip Erdogan rejette ces accusations qu’il qualifie d’« absurdes » et dénonce un procès politique visant à réduire au silence l’un des derniers organes de presse indépendants en Turquie, rapporte un article du journal français, « Le monde« .
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