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« La situation ne justifie pas à ce jour » un confinement, a déclaré Jean Castex, tout en affirmant que l’exécutif n’hésiterait « pas à prendre ses responsabilités ».
Pas de nouvelles mesures, mais prudence. Juste avant le début des vacances scolaires, le gouvernement français a renouvelé ce jeudi ses appels à la vigilance lors de sa conférence de presse, sur fond de progression des variants plus contagieux du coronavirus.
« La situation ne justifie pas à ce jour » un nouveau confinement, a déclaré Jean Castex, tout en affirmant que l’exécutif n’hésiterait « pas à prendre (ses) responsabilités » en cas de « dégradation forte et rapide » des indicateurs sanitaires en raison de l’épidémie de Covid-19.
*Accélération du rythme de vaccination
Le Premier ministre français a aussi noté que 1,7 million de rendez-vous supplémentaires pour des premières injections de vaccins seront proposés « dans les prochains jours », le pays étant engagé dans une course contre la montre face aux nouveaux variants, plus contagieux. Jean Castex, qui a dit mesurer « parfaitement l’angoisse de toutes ces personnes âgées de plus de 75 ans » n’ayant pas pu se faire encore vacciner, a précisé que 500 000 rendez-vous pour fin février seront proposés à partir de vendredi, puis que 1,2 million « sur le mois de mars, seront ouverts dès le milieu de la semaine prochaine ».
Le Premier ministre a affirmé que « l’objectif de quatre millions de personnes ayant reçu leur première injection » sera atteint « d’ici la fin du mois de février ». L’accélération du rythme de vaccination va être rendue possible par l’arrivée du vaccin d’AstraZeneca, qui sera utilisé à partir de samedi, a-t-il précisé.
« Nous gardons pour objectif de proposer la vaccination à toutes les personnes de plus de 65 ans d’ici le mois de mai et d’avoir couvert tous les Français adultes d’ici la fin de l’été », a ajouté Jean Castex, confirmant l’objectif fixé mardi soir sur TF1 par Emmanuel Macron. Il a indiqué que la première livraison de vaccins Astrazeneca « sera affectée aux établissements de santé, pour protéger les professionnels de santé, hospitaliers et de ville ».
*Respect des consignes actuelles
« Un nouveau confinement ne peut s’envisager qu’en tout dernier recours », a insisté le Premier ministre français, en appelant à « la mobilisation des Français ». « L’objectif que nous devons nous fixer, ce n’est pas de retarder cette échéance, c’est de tout mettre en oeuvre pour l’éviter », a-t-il martelé. C’est ainsi qu’il a appelé vivement à respecter les consignes actuelles.
« Depuis la fin de l’année, le recours au télétravail s’est réduit », a souligné le Premier ministre, alors que le gouvernement défend son maintien au maximum. « Il y a encore trop d’entreprises où le télétravail serait possible mais n’existe pas du tout ou à des niveaux très faibles », a-t-il, en invitant les administrations publiques à « montrer l’exemple ».
« Aux 20 000 personnes qui sont détectées positives chaque jour, je vous le demande : isolez-vous immédiatement », a-t-il également insisté, pour freiner la circulation du virus. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a quant à lui souligné que les contrôles pendant le couvre-feu étaient renforcés depuis samedi dernier.
*Davantage de tests salivaires pour les enfants
« Nous allons multiplier les opérations collectives de dépistage, notamment dans les milieux scolaires », a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran. Après les vacances scolaires, davantage de tests de dépistage salivaires seront réalisés sur les enfants, a-t-il précisé.
*Menace des variants
« Les variants sud-africains et brésiliens nous inquiètent davantage » que le variant britannique, a aussi déclaré Olivier Véran. L’objectif est de « reculer au maximum la diffusion de ces variants ».
Alors que le variant britannique avait été mesuré à 3,3% parmi tous les cas positifs les 7 et 8 janvier, il se situait à près de 14% en France au 27 janvier, a indiqué à l’AFP le virologue Bruno Lina, chargé de cette enquête. C’est « une augmentation qui n’est pas explosive, comme on a pu le voir en Irlande ou au Portugal, mais qui est linéaire et continue », a développé cet expert, membre du Conseil scientifique, qui guide les choix du gouvernement, dans une interview à lyoncapitale.fr.
(L’Express)