Les tensions entre l’Iran et Israël ont franchi un nouveau seuil critique dans la nuit de jeudi à vendredi, avec une série d’attaques aériennes et de frappes de missiles qui ont fait de nombreuses victimes des deux côtés.
Selon les autorités iraniennes, 78 personnes ont perdu la vie et plus de 320 ont été blessées à la suite de bombardements israéliens ayant visé plus de 200 cibles à travers le pays, dont des sites militaires et nucléaires. L’ambassadeur iranien auprès des Nations unies, Amir Saeid Iravani, a qualifié ces frappes de « barbares et criminelles », affirmant qu’elles ont touché majoritairement des civils, y compris des femmes et des enfants, ainsi que plusieurs hauts responsables militaires.
L’attaque survient dans un contexte particulièrement tendu. Israël justifie son action par la menace croissante que représenterait, selon ses services de renseignement, le programme nucléaire iranien, qu’il estime proche du « point de non-retour », sans toutefois fournir de preuve à l’appui de ces affirmations. Téhéran dément toute velléité militaire, réaffirmant que ses recherches nucléaires sont strictement civiles. Cette justification sans preuve n’est pas sans rappeler l’intervention américaine en Irak en 2003, lorsque les États-Unis avaient invoqué la présence d’armes de destruction massive pour justifier une guerre, alors qu’aucune n’avait finalement été retrouvée.
La riposte iranienne n’a pas tardé. Près de 150 missiles balistiques ont été tirés vers Israël, selon l’ambassadeur israélien aux États-Unis, Yechiel Leiter. L’une des salves a provoqué d’importants dégâts à Tel-Aviv et dans ses environs. Le Magen David Adom, service israélien de secours, a fait état de 34 blessés, dont certains grièvement atteints. Deux décès ont également été confirmés : une femme d’environ 60 ans retrouvée sans vie dans un immeuble résidentiel touché par un projectile, et un homme de 45 ans mort des suites de ses blessures.
Dans la capitale iranienne, de nouvelles explosions ont été signalées ce samedi matin. Une forte détonation a été entendue près de l’aéroport de Mehrabad, et des colonnes de fumée ont été observées par des témoins. Des interceptions de missiles par la défense anti-aérienne iranienne ont été rapportées dans plusieurs quartiers de Téhéran.
Face à cette escalade, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé un appel urgent à la retenue. « Les bombardements et les représailles doivent cesser. Il est temps que la diplomatie et la paix reprennent le dessus », a-t-il déclaré, appelant les deux parties à éviter un embrasement régional aux conséquences imprévisibles.